dimanche 3 février 2008

Coton Globe-trotter

Erik Orsenna. Voyage au pays du coton

Partez à la découverte des pays du coton. Escale par escale, Erik Orsenna rédige fidélement ce qu'il voit et ce dont il est le témoin. Les sens en éveil, on comprend les grands enjeux planétaires de cette fibre.

L'académicien n'en est pas à son premier livre. Il nous emmène là dans les différents pays qui ont affaire de près ou de loin au coton : du cultivateur à l'exploiteur jusqu'à la célèbre bourse américaine de là où les cours se tiennent. Ce petit précis de mondialisation est plus un carnet de voyage riches en anecdotes et en description qu'un cours d'économie. Et c'est ce qui en rend la lecture plaisante. Avec son style, Erik Orsenna, mêle son lyrisme à une fibre matérielle qu'est le coton. On sent que l'auteur a vécu son aventure avec toute la force de ses sentiments et nous raconte avec nostalgie les belles heures du coton menacé par la privatisation, issue de la mondialisation. Mais parfois on se prend en émoi pour de belles phrases en perdant le sens orginiel du livre qu'est de nous raconter l'histoire de la mise en culture du coton jusqu'à sa vente. Le coton devient prétexte à faire de la poésie. Mais qu'on ne s'y trompe pas, Erik Orsenna a fait de l'économie son dada et par ce roman pédagogue, il nous livre sa transcription de la mondialisation en prenant exemple sur le marché du coton.
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Maudit coton ou fibre miraculeuse...
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Pays par pays, le coton nous livre ses secrets. Du Mali à l'Egypte où le régne de la famille prime, des Etats-Unis, ce géant subventionneur et décideur, du Brésil où tout est sujet à être exploité, de l'Ouzbékistan encore sous le régime des kolkhozes, de la Chine qui mêle capitalisme et relent communiste jusqu'en région française de Lorraine où quelques industries textiles subsistent encore malgré la délocalisation. Le coton que l'on porte sur soi est une fibre textile courante. Mais qui pourrait soupconné qu'il est à la tête d'une dynastie économique et qu'il est une machine commerciale ? On ne saurait imaginer le nombre de métier qui découle du coton. L'agriculteur, le camionneur au Brésil qui charge le coton fraichement sorti de l'usine, le négociant et riche financier à la tête d'opérations de ventes, le tisseur de chaussette en Chine, le rat de laboratoire qui étudie de près le gène du coton... Personne ne peut se moquer de son influence. Depuis sa découverte, on n'a pas cessé de le cultiver et il ne sert pas qu'à fabriquer des étoffes de qualités.

Avec le talent d'Erik Orsenna, on n'hésite pas à se laissez conter le coton. Mais les quelques lignes enchanteresse sont vites rattrapées par la dure réalité de ces pays qui cultivent le coton parfois sans frein et dans la grande difficulté...

Erik Orsenna, Voyage au pays du coton, Petit précis de mondialisation, 307 pages, 6,50 euros.

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